De catégorie faunistique paléarctique plutôt orientale, le Pic cendré est répandu en Asie moyenne et orientale ainsi qu’en Europe moyenne. La France constitue pour cette espèce l’avancée la plus occidentale de sa distribution. Elle manque donc sur les îles britanniques, en Islande, dans une grande partie de la Scandinavie, dans le nord de la Russie et dans la majeure partie du sud du continent. C’est une espèce typiquement sédentaire.

Si le Pic vert est bien connu du familier de la nature, le Pic cendré n’est distingué que par des spécialistes tant la ressemblance avec son proche parent est grande. En effet, seule une étude attentive des cris et du plumage permet d’identifier avec certitude cette espèce. Il faut regarder la tête, qui est d’un beau gris cendré et ne porte pas de grande calotte rouge, comme chez le Pic vert, mais seulement une tache frontale de cette couleur chez le mâle, tandis que celle de la femelle, toute grise est rayée de noir dessus. Une mince bride noire passant par l’œil et une fine moustache noire donnent au Pic cendré une physionomie originale.

Pic cendré

Chasseur de fourmis, comme le Pic vert, il se pose volontiers à terre dans les prés, sans jamais s’éloigner des arbres, car il est nettement plus sylvicole que son congénère.
Moins familier des vergers, il leur préfère les petits bois feuillus ou mixtes, notamment ceux de hêtres, pour autant qu’ils soient assez clairs. Les bosquets et les collines boisées lui plaisent particulièrement, de même que les régions humides et fraîches, les bords de rivières plantés de peupliers dont il paraît aimer le bois tendre. Il est moins répandu que son parent et son abondance varie sensiblement d’une région et d’une année à l’autre.

En Belgique, le Pic cendré reste un oiseau nidificateur très rare et très localisé, habitant les hêtraies relictuelles, pour autant qu’elles contiennent de nombreux arbres, souches et troncs morts et soient voisines de fagnes et de grandes coupes. L’espèce reste limitée au plateau des Hautes-Fagnes et à la Lorraine.
Que penser donc de l’observation d’un individu mâle, chantant et tambourinant depuis au moins la mi-avril en Forêt de Soignes !?