La Foulque macroule (Fulica atra), une des espèces de Rallidés la plus largement répandue, est facile à identifier grâce à son plumage entièrement noir et à son écusson frontal blanc. Cette dernière caractéristique empêche de la confondre avec la Gallinule poule-d’eau dont elle partage parfois, mais difficilement, le même habitat.

Les effectifs de cette espèce ont indéniablement évolué durant ces dernières décennies : relativement épargnée par la chasse en raison de ses faibles qualités gastronomiques, elle a manifestement bénéficié de la multiplication des plans d’eau artificiels rapidement gagnés par une végétation abondante.

Elle s’installe sur des plans d’eau douce, stagnante, pourvus d’une abondante végétation aquatique et d’eau libre sur au moins une dizaine d’ares. Mais à présent, elle se contente aussi de rives simplement enherbées de nos étangs de parcs suburbains. Par forte gelée, elle se rencontre parfois en grand nombre, dans les estuaires et à l’intérieur des dunes.

Le régime alimentaire de la Foulque macroule montre un éclectisme très large mais cependant tempéré par une tendance à exploiter massivement les ressources les plus abondantes.

C’est une grande consommatrice de végétaux aquatiques : algues, lentilles d’eau, potamots, zostères ou autres plantes flottantes ou submergées.
Les proies animales se composent principalement de mollusques de petite taille, gastropodes et bivalves, d’insectes et de larves, accessoirement de poissons telles les épinoches.

À la mi mars débute le concert des conflits incessants entre couples nicheurs, ceux-ci défendant avec vivacité leur territoire en prélude aux parades et aux accouplements.

Le nid, ébauché par le mâle, est composé de branchettes, de feuilles et d’algues accumulées en une plateforme bien arrimée, le plus souvent flottante, parfois située à proximité immédiate des berges, mais toujours entourée d’eau libre. La ponte a lieu de la mi avril jusqu’en août et contient généralement 6 à 9 œufs (j’ai déjà eu l’occasion de compter 10 œufs dans un seul nid!). Après 24 jours d’incubation assurée par les deux partenaires, les poussins fraîchement éclos quittent le nid (= nidifuges) mais y reviennent souvent pour être nourris et réchauffés par les parents. Ils sont escortés ainsi pendant environ un mois avant d’atteindre leur indépendance, mais ne voleront qu’à l’âge de deux mois.
Aux pertes fréquentes dues aux intempéries, s’ajoutent celles causées par les prédateurs, malgré la vigilance des adultes. Au fur et à mesure de leur émancipation, les jeunes foulques s’éloignent du domaine parental pour se regrouper en petites bandes, pouvant atteindre plusieurs dizaines d’individus dès l’été, ou des centaines durant l’hiver.

Si la Foulque est partiellement sédentaire, l’ensemble des mouvements saisonniers est commandé par les fluctuations de la température. Les individus originaires d’Europe centrale hivernent en grand nombre sur les lacs, les grands étangs et les côtes marines occidentales. Les hivers rigoureux et longs (ça existe encore ?) sont aussi une cause de mortalité, mais les effectifs sont rapidement compensés les années suivantes.

La Foulque vole aisément, même si elle prend un élan, mais est peu démonstrative.

L’espèce est présente sur plusieurs continents et occupe toute l’Europe, à l’exception des régions boréales. L’effectif continental est stable et est évalué entre 1,3 et 2,3 millions de couples.
La population belge est estimée entre 10 000 et 15 000 couples, dont quelque 2 500 en Wallonie. À Bruxelles, l’espèce compterait quelque 150 couples principalement dans les communes de la deuxième couronne (marais de Jette-Ganshoren, vallée de la Woluwe, diverses portions de la Senne et les parcs avec plans d’eau).

En hiver, vous pouvez observer des rassemblements relativement conséquents !

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