CrĂ©ation d’une friche
Lisez la Fiche-conseil de Natagora pour la rĂ©alisation d’une prairie fleurie !
Achillée millefeuille, Persicaire, Nielle des Blés, Renoncule rampante, Pulicaire dysentérique, Coquelicot, Sisymbre fausse-moutarde, Bourse à pasteur, Luzerne lupuline, Vipérine pourpre, Brunelle commune, Douce-amÚre, Matricaire inodore, Marguerite dorée ou ChrysanthÚme des blés, Bleuet des champs, Vergerette du canada.
Graminées : Houlque laineuse (ou velue), Fléole des prés.
En avril 2008, le sol d’une zone de 10 ares a Ă©tĂ© complĂštement retournĂ© afin de favoriser le retour d’une vĂ©gĂ©tation naturelle. Nous avons ensuite procĂ©dĂ© au semis de bisannuelles et dâannuelles sur la moitiĂ© du terrain et au semis dâannuelles uniquement sur lâautre moitiĂ©. Fin juin on peut dĂ©jĂ observer les premiers rĂ©sultats.
Vous aussi, transformez une partie de votre pelouse en prairie fleurie !
Lâemplacement de la prairie de fauche doit ĂȘtre bien ensoleillĂ©, Ă©loignĂ© des arbres et des murs. PrĂ©voyez-la en continuitĂ© avec la pelouse rase que lâon conserve aux abords immĂ©diats de la maison. Vous pourrez ainsi lâobserver de prĂšs sans Ă©craser les plantes et sans dĂ©ranger les insectes.
Une prairie de fauche ne comporte ni coquelicots, ni bleuets. Ces plantes annuelles ne se maintiennent dâune annĂ©e Ă lâautre que si le sol est suffisamment dĂ©nudĂ© pour permettre la germination de leurs graines⊠ce qui nâest pas le cas dans une prairie de fauche, mais bien dans un champ cultivĂ©. Coquelicots, bleuets et bien dâautres ne fleuriront que si vous retournez le sol au moins tous les deux ans!
Dans un environnement prĂ©servĂ©, le semis de graines de prairie nâest gĂ©nĂ©ralement pas nĂ©cessaire : le sol renferme un stock de graines en dormance qui se manifesteront dĂšs que les conditions leur deviendront favorables. En ville, toutefois, un apport de quelques graines est souvent nĂ©cessaire. Assurez-vous quâelles soient issues de souches locales
Aussi paradoxal que cela puisse paraĂźtre, plus le sol est pauvre en Ă©lĂ©ments nutritifs (surtout azote et phosphore), plus la diversitĂ© vĂ©gĂ©tale est grande : les sols â riches â favorisent le dĂ©veloppement de quelques plantes envahissantes (lâortie, par exemple), au dĂ©triment dâautres espĂšces.
Traditionnellement, la prairie de fauche Ă©tait fauchĂ©e une fois lâan et le foin Ă©tait emportĂ©. Comme aucun engrais nâĂ©tait apportĂ© par ailleurs, le sol sâappauvrissait ainsi lentement et les fleurs diverses abondaient. Câest donc cette pratique quâil faut reproduire pour obtenir une prairie fleurie.
– Comment faucher ? Surtout ne pas broyer les herbes, afin de permettre le ramassage du foin. La faux est assurĂ©ment lâinstrument le mieux adaptĂ©. Cependant, une tondeuse rĂ©glĂ©e Ă une hauteur de coupe maximale convient Ă©galement.
– Quand faucher ? Sauf exception, une fauche annuelle, effectuĂ©e toujours Ă la mĂȘme Ă©poque, suffit. Deux Ă©poques sont favorables :
– mi-juillet, pour favoriser plutĂŽt les plantes Ă floraison printaniĂšre (cardamine, margueriteâŠ),
– mi-septembre, pour favoriser les fleurs dâĂ©tĂ©.
Beaucoup dâinsectes passent lâhiver en se dissimulant dans les hautes herbes ou en y dĂ©posant leurs Ćufs.
Il est donc prĂ©fĂ©rable de ne pas faucher la totalitĂ© de la prairie. Le mieux est de laisser chaque annĂ©e une parcelle non fauchĂ©e⊠diffĂ©rente dâune annĂ©e Ă lâautre sinon elle Ă©voluera vers un taillis dâarbustes spontanĂ©s!
Texte inspirĂ© d’une fiche-conseils Ă©ditĂ©e par Natagora, sur base d’un texte de C. Percsy, et avec le soutien de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale et de Bruxelles Environnement.
Projet de gestion dâune friche Ă plantes bisannuelles au Domaine des Silex
Préliminaire :
Les zones de terre remuĂ©es et puis dĂ©laissĂ©es durant quelques annĂ©es accueillent une flore pionniĂšre particuliĂšre, composĂ©e en grande partie de plantes bisannuelles indigĂšnes telles que cardĂšre, onagre, bardane⊠Ces plantes ont la particularitĂ© dâattirer les insectes butineurs et de produire des graines fort apprĂ©ciĂ©es des oiseaux. De telles zones prĂ©sentent donc un intĂ©rĂȘt rĂ©el pour la biodiversitĂ©.
Malheureusement elles ont tendance Ă ĂȘtre de plus en plus rares, mĂȘme en pleine campagne.
VoilĂ pourquoi nous proposons de mener une expĂ©rience de crĂ©ation puis de gestion dynamique dâune friche Ă bisannuelles.
Objectif :
CrĂ©er et puis gĂ©rer efficacement dans le domaine des Silex une zone peuplĂ©e de plantes bisannuelles suffisamment Ă©tendue pour attirer et nourrir des oiseaux tels que linottes, verdiers, chardonnerets, sizerins, moineaux friquets, bruants des roseaux, bouvreuils âŠ
Le résultat espéré étant de proposer au mieux une alternative et au pire un petit complément au nourrissage hivernal « artificiel » des oiseaux.
Lâobjectif final, si le succĂšs est au rendez-vous, serait de servir de modĂšle Ă dâautres rĂ©alisations de ce type dans lâagglomĂ©ration et ailleurs.
Principe :
Il sâagit de mettre Ă nu une zone de pelouse tondue rĂ©guliĂšrement et ne prĂ©sentant que peu de plus-value environnementale. Cette opĂ©ration peut se faire soit en labourant la pelouse, soit idĂ©alement en grattant et en enlevant la couche de gazon afin dâappauvrir le substrat.
Nous proposons un semis lĂ©ger de graines de plantes bisannuelles telles que celles citĂ©es plus haut. Pour lâesthĂ©tique, on pourrait ajouter quelques graines dâannuelles messicoles : coquelicots, bleuets, nielle des blĂ©s, cĂ©rĂ©ales sauvages et autres plantes indigĂšnes produisant des graines apprĂ©ciĂ©es des oiseaux.
Zone pressentie :
La pelouse bordée de petites haies située devant le chalet.
Il faut prévoir une zone de min 10 à 15 ares.
Cycle proposé :
– Avril 2008 : mise Ă nu et semis + semis de bisannuelles et dâannuelles sur œ du terrain (zone A) et semis dâannuelles uniquement sur lâautre moitiĂ© (zone B).
– Mars 2009 : remise Ă nu de la zone B et semis de plantes bisannuelles + quelques annuelles.
– Mars 2010 remise Ă nu de la zone A + semis* dâannuelles et quelques annuelles.
– Mars 2011 : etc âŠ
Donc une seule intervention annuelle sâavĂšre nĂ©cessaire
* il faudra Ă©valuer si les semis restent nĂ©cessaires ou si la rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle permet le maintien de la diversitĂ© (lâexpĂ©rience le montrera).
Evaluation :
Des relevĂ©s ornithologiques et entomologiques rĂ©guliers, comparĂ©s avec les observations dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©es dans le Domaine, devraient permettre de mesurer lâefficacitĂ© de lâopĂ©ration.
Risques écologiques :
Lâendroit ne prĂ©sentant actuellement quâun intĂ©rĂȘt Ă©cologique trĂšs limitĂ© (pelouse tondue toutes les semaines jusquâici), cette entreprise ne prĂ©sente aucun risque de dĂ©gradation du site. De plus, le processus est tout Ă fait rĂ©versible. Sâil devait sâavĂ©rer peu concluent ou quâil devait ĂȘtre abandonnĂ© pour une autre raison, il suffirait de ne plus remuer la terre pour retrouver une situation de prairie (et mĂȘme de pelouse si on voulait recommencer Ă tondre)
Conclusion : un projet simple, original, peu coûteux et qui en cas de succÚs, pourrait enrichir la biodiversité du Domaine des Silex.