© Luc Boon – Etang de Boitsfort – 9/11/2019

Dimanche 3 novembre 2019, vers 11h, deux Tadornes de Belon sont arrivĂ©s sur l’étang de Boitsfort pour saluer les participants de notre promenade mensuelle du premier dimanche du mois. Il s’agit d’une femelle et d’un immature. C’est la deuxiĂšme observation de l’espĂšce sur le site en 20 ans. La premiĂšre date de mars 2004, c’était une femelle vraisemblablement Ă©chappĂ©e de captivitĂ© ou relĂąchĂ©e car elle se montrait peu farouche.

BariolĂ©, hautement dĂ©coratif, le plumage du Tadorne de Belon affiche l’oiseau, plutĂŽt qu’il ne le protĂšge. De par sa stature et son rĂ©gime alimentaire, il trouve une place particuliĂšre entre l’oie sauvage et le canard de surface. Au surplus, le Tadorne n’est pas Ă  vrai dire un herbivore, car il recherche crustacĂ©s, crevettes, mollusques, vers et algues, se nourrissant mĂȘme de petits poissons.

Le mĂąle se distingue au tubercule surmontant la racine du bec un peu retroussĂ©, Ă  ses teintes franches et nettes, tandis que la cane est plus terne, sans protubĂ©rance au bec. Mais tous deux montrent un noir-vert brillant Ă  la tĂȘte et au cou, le corps blanc ceinturĂ© de roux vif Ă  l’avant, coupĂ© sur les flancs par la bande noire des scapulaires et par des rĂ©miges noires et vertes. Il est teintĂ© de roux sous la queue blanche liserĂ©e de noir.
Autre particularitĂ© du Tadorne: il niche dans les terriers du lapin en sol sablonneux et dans les dunes, du blaireau et mĂȘme du renard d’oĂč son nom vulgaire de ‘canard renard’ qu’on lui donne parfois en France, peut-ĂȘtre aussi Ă  cause de la ceinture rousse rappelant la teinte du carnivore.
Le Tadorne de Belon aime l’eau salĂ©e, vivant sur les vasiĂšres au rythme des marĂ©es qui conditionne ses heures d’activitĂ©s au reflux et Ă  la longue pĂ©riode de repos quand les eaux recouvrent plages, grĂšves et rives des estuaires (Bas-Escaut, Nieuport, Zwin).

© Luc Boon – Etang de Boitsfort – 9/11/2019

En Belgique, il se reproduit dans les dunes fossiles et sa nidification est de plus en plus frĂ©quente loin Ă  l’intĂ©rieur des terres, au voisinage d’argiliĂšres, d’étangs de pisciculture ou de ‘vens’ dans les bruyĂšres. La population belge est estimĂ©e entre 1 000 et 1 500 couples dont 95 % en Flandre.

Son statut de gibier a Ă©tĂ© abandonnĂ© en Belgique et le Tadorne de Belon bĂ©nĂ©ficie Ă  prĂ©sent d’une protection conditionnelle, mais encore trop lĂąche car il est encore considĂ©rĂ© comme oiseau d’ornement.