Dimanche 3 novembre 2019, vers 11h, deux Tadornes de Belon sont arrivés sur l’étang de Boitsfort pour saluer les participants de notre promenade mensuelle du premier dimanche du mois. Il s’agit d’une femelle et d’un immature. C’est la deuxième observation de l’espèce sur le site en 20 ans. La première date de mars 2004, c’était une femelle vraisemblablement échappée de captivité ou relâchée car elle se montrait peu farouche.
Bariolé, hautement décoratif, le plumage du Tadorne de Belon affiche l’oiseau, plutôt qu’il ne le protège. De par sa stature et son régime alimentaire, il trouve une place particulière entre l’oie sauvage et le canard de surface. Au surplus, le Tadorne n’est pas à vrai dire un herbivore, car il recherche crustacés, crevettes, mollusques, vers et algues, se nourrissant même de petits poissons.
Le mâle se distingue au tubercule surmontant la racine du bec un peu retroussé, à ses teintes franches et nettes, tandis que la cane est plus terne, sans protubérance au bec. Mais tous deux montrent un noir-vert brillant à la tête et au cou, le corps blanc ceinturé de roux vif à l’avant, coupé sur les flancs par la bande noire des scapulaires et par des rémiges noires et vertes. Il est teinté de roux sous la queue blanche liserée de noir.
Autre particularité du Tadorne: il niche dans les terriers du lapin en sol sablonneux et dans les dunes, du blaireau et même du renard d’où son nom vulgaire de ‘canard renard’ qu’on lui donne parfois en France, peut-être aussi à cause de la ceinture rousse rappelant la teinte du carnivore.
Le Tadorne de Belon aime l’eau salée, vivant sur les vasières au rythme des marées qui conditionne ses heures d’activités au reflux et à la longue période de repos quand les eaux recouvrent plages, grèves et rives des estuaires (Bas-Escaut, Nieuport, Zwin).
En Belgique, il se reproduit dans les dunes fossiles et sa nidification est de plus en plus fréquente loin à l’intérieur des terres, au voisinage d’argilières, d’étangs de pisciculture ou de ‘vens’ dans les bruyères. La population belge est estimée entre 1 000 et 1 500 couples dont 95 % en Flandre.
Son statut de gibier a été abandonné en Belgique et le Tadorne de Belon bénéficie à présent d’une protection conditionnelle, mais encore trop lâche car il est encore considéré comme oiseau d’ornement.