La conformation particuliĂšre de son bec et ses aptitudes acrobatiques font que le Bec-croisĂ© des sapins est liĂ© aux graines dâĂ©picĂ©a, de mĂ©lĂšze, de pin sylvestre et de cĂšdre dont il extrait adroitement les cĂŽnes en Ă©caillant les pignes.
Cette espĂšce est donc fortement dĂ©pendante des possibilitĂ©s locales et saisonniĂšres offertes par lâabondance de la nourriture disponible, elles-mĂȘmes influencĂ©es par le gel ou la pluie. La saison de maturitĂ© des cĂŽnes se situant en hiver ou au premier printemps, il nâest donc pas Ă©tonnant de constater sa nidification de janvier Ă dĂ©but avril.
Si son habitat forestier lui procure un ravitaillement suffisant, sa densitĂ© locale en tant que nidificateur prĂ©coce en sera favorablement influencĂ©e. InversĂ©ment, compte-tenu de la spĂ©cialisation de son rĂ©gime alimentaire, une pĂ©nurie locale ou saisonniĂšre de sa nourriture, le pousse Ă lâerratisme pouvant mĂȘme avoir des allures invasionnelles. Câest ainsi quâen 1990 la Belgique connut une prĂ©sence exceptionnelle de milliers de bec-croisĂ©s, originaires des immenses forĂȘts de rĂ©sineux dâEurope.
Oiseau de cage trÚs recherché par les amateurs, les cas de braconnage sont dÚs lors fréquents.
Oiseau nomade par nĂ©cessitĂ©, le comportement erratique des bec-croisĂ©s lâamĂšne Ă coloniser de nouveaux habitats de nidification, hors de leurs zones originelles. Si, au XIXĂšme siĂšcle, on nâavait pas connaissance de nidifications locales dans notre pays, on pouvait les prĂ©voir, suite au dĂ©veloppement spectaculaire de plantations dâĂ©picĂ©as, principalement dans le massif ardennais. GrĂące Ă ces invasions, la population nicheuse belge peut sâestimer Ă quelques dizaines de couples.
Nous pûmes observer quelques individus lors de notre promenade du 1er dimanche du mois de novembre lors de notre passage au cimetiÚre de Boitsfort (rue du Buis).
Novembre 2013