D’une taille trĂšs lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă  celle du Merle noir, le Merle Ă  plastron s’en distingue par un large plastron blanc tranchant sur le noir du plumage du mĂąle. Chez la femelle, brune, ce plastron est Ă©galement prĂ©sent mais plus petit, brunĂątre et moins visible. Ses allures sont celles de son cousin et les cris sont Ă©galement proches. Il se montre cependant plus facilement Ă  dĂ©couvert.

Merle Ă  plastron

Le chant du Merle Ă  plastron n’est pas sans rappeler celui de la Grive musicienne : les notes sont flĂ»tĂ©es, accentuĂ©es et sĂ©parĂ©es de courts silences. Le phrasĂ© est parsemĂ© de courts gazouillis. Cependant, il n’est pas aussi mĂ©lodieux. Les cris ressemblent beaucoup Ă  ceux du Merle noir.

Son rĂ©gime alimentaire est assez diversifiĂ© et varie suivant la saison : vers de terre, baies, insectes, escargots…

Le Merle Ă  plastron est un montagnard se reproduisant dans pratiquement toute l’Europe pour autant que l’altitude soit suffisante. Dans notre pays, la nidification a Ă©tĂ© soupçonnĂ©e dans les Hautes Fagnes depuis la fin des annĂ©es 1960. Les premiĂšres reproductions certaines ont Ă©tĂ© mentionnĂ©es Ă  partir de 1975. Des recherches menĂ©es Ă  partir de 1985 ont permis de cerner une aire de reproduction rĂ©guliĂšre qui couvre le plateau des Hautes Fagnes, son prolongement au sud-ouest vers la crĂȘte de Spa-Stoumont, Ă  Malchamps et le nord du plateau de Elsenborn. Selon l’Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie (2001-2007), sa population belge est estimĂ©e entre 9 et 13 couples. Vraisemblablement que l’amĂ©lioration des connaissances de l’espĂšce conduirait Ă  revoir Ă  la hausse cette Ă©valuation. En Wallonie, sa prĂ©sence est liĂ©e Ă  la sylviculture de l’épicĂ©a, aux altitudes les plus Ă©levĂ©es, surtout au-delĂ  de 600 m. Cet habitat est largement disponible dans une aire restreinte. Les nouvelles orientations de gestion de la rĂ©serve naturelle des Hautes Fagnes et des forĂȘts pĂ©riphĂ©riques appliquĂ©es par les projets Life-Nature (1 400 ha sur un total de 10 000 ha) devraient s’avĂ©rer positives pour l’espĂšce : rĂ©duction des surfaces plantĂ©es d’épicĂ©as accompagnĂ©e de l’augmentation de l’interface pessiĂšres/landes et de plantation de feuillus.

Les populations nordiques hivernent au sud de l’Espagne et en Afrique du Nord. Les dĂ©placements migratoires les amĂšnent Ă  traverser notre pays, principalement Ă  hauteur de l’Ardenne et des Fagnes. Il s’Ă©gare parfois Ă  des altitudes plus faibles et peut ĂȘtre observĂ© principalement en octobre et avril.

Occasionnel Ă  Bruxelles, il a Ă©tĂ© observĂ© pour la premiĂšre fois au Domaine des Silex le 17 avril 2007. Il l’a Ă©tĂ© derniĂšrement le 8 avril 2020. C’est la cinquiĂšme observation de l’espĂšce sur le site. Cet oiseau aime les prairies bordĂ©es d’arbustes. De passage Ă  plusieurs reprises Ă  la Foresterie, au Kauwberg (Uccle) et sur la Friche Josaphat (Schaerbeek). En migration printaniĂšre, il est rĂ©gulier le long de la cĂŽte de fin avril Ă  dĂ©but mai (Zwin). C’est donc une espĂšce rĂ©guliĂšrement observĂ©e mĂȘme en RĂ©gion bruxelloise, le plus souvent Ă  dĂ©couvert bien que le Merle Ă  plastron est quelque peu plus farouche que le Merle noir.