© Erwin van Laer, Calendrier de lâoiseau, LRBPO, 1994
Un groupe de pigeons glane quelques restes de cĂ©rĂ©ales dans un champ fraĂźchement moissonnĂ©. On y reconnaĂźt aisĂ©ment une bande de pensionnaires bariolĂ©s descendus de leur colombier tout proche. Ce sont des bisets domestiquĂ©s aux couleurs parfois voyantes. Mais les Ramiers de taille plus forte, au corps ramassĂ©, au plumage bleu sombre barrĂ© d’une collerette blanche, y sont majoritaires.
Et en observant plus attentivement tous ces chapardeurs occasionnels, on reconnaĂźt un troisiĂšme larron qui se tient lĂ©gĂšrement Ă l’Ă©cart. Sa taille est svelte comme celle du pigeon voyageur; il n’a pas la lourde corpulence du Ramier; son plumage est de couleur de cendre bleutĂ©e, sans blanc, ni aux ailes, ni au cou: c’est le Pigeon Colombin, svelte et discret.
Originaire d’Europe centrale, le Colombin, sociable et tolĂ©rant, s’est implantĂ© en Belgique au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, simultanĂ©ment avec le Pic noir dont il occupait les cavitĂ©s pour y nicher.
BientĂŽt, grĂące Ă ses grandes facultĂ©s d’adaptation, cette nouvelle espĂšce de notre avifaune dĂ©passa le Pic noir dans sa progression, occupant progressivement tout le nord du pays pour atteindre le littoral en 1925.
DĂšs lors, sa population augmente rapidement pour atteindre son maximum vers 1950. Avec le traitement intensif des cĂ©rĂ©ales aux pesticides, l’espĂšces paya un large tribu et le nombre de nidifications chuta dramatiquement. Cependant, depuis 1980, lâespĂšce a remontĂ© la pente (E. DelmĂ©e 1988).
C’est un cavernicole dont la rĂ©partition et l’abondance ne sont pas limitĂ©es par les ressources Ă©lĂ©mentaires disponibles (comme chez le Ramier), mais bien par la disponibilitĂ© des cavitĂ©s se prĂȘtant Ă la nidification.
A dĂ©faut de trous d’arbres, forts convoitĂ©s par les Choucas, le Colombin occupe Ă lâoccasion des ‘caisses Ă CrĂ©cerelle’ ou des nichoirs Ă Hulotte. Cette occupation est souvent une surprise, car la prĂ©sence du Colombin est souvent ignorĂ©e.