pinson du nord oiseau

© Frans van Boxtel, Calendrier de l’oiseau 2004, L.R.B.P.O.

Le Pinson du Nord (Fringilla montifringilla) a moins de blanc aux ailes et Ă  la queue que le Pinson des arbres et s’en distingue tout spĂ©cialement par le croupion blanc, bien visible Ă  l’envol.  En plumage nuptial, le mĂąle porte des Ă©paulettes roux orangĂ© et est trĂšs reconnaissable Ă  son capuchon et manteau noir brillant. Cette cape sombre disparaĂźt presque complĂštement en hiver pour devenir brunĂątre. La femelle aux teintes moins vives, ressemble davantage Ă  celle du Pinson des arbres et se reconnaĂźt Ă  ses joues et Ă  sa nuque grises.

            Pendant les longues journĂ©es de l’étĂ© subarctique, il niche dans les forĂȘts de conifĂšres et de bouleaux qu’il quitte dĂšs septembre pour s’étendre un peu partout en Europe, jusqu’à la MĂ©diterranĂ©e. A ce propos, le baguage de Pinson du Nord dans notre pays donne l’ampleur de cette migration dictĂ©e principalement par la spĂ©cificitĂ© de sa nourriture.

            C’est ainsi qu’un individu baguĂ© en Brabant fut repris l’annĂ©e suivante en GĂ©orgie (ex-URSS) aprĂšs avoir parcouru, rien qu’au retour, quelque 3250 km ! Un autre individu, Ă©galement baguĂ© en Belgique, fut retrouvĂ© au Maroc.

            Mais c’est le tempĂ©rament grĂ©gaire de l’espĂšce qui provoque des rassemblements tout simplement fabuleux. Il faut savoir que la prĂ©sence des Pinsons du Nord dans notre pays, en automne et en hiver, est tributaire des faĂźnes dont la teneur olĂ©agineuse fournit la base de leur alimentation.

            Or, c’est la fructification, bonne ou mauvaise, des hĂȘtres qui conditionne la durĂ©e de leur sĂ©jour dans l’une ou l’autre rĂ©gion. Lorsque cette nourriture est largement disponible, l’esprit collectif rĂ©gnant alors en maĂźtre, on peut assister Ă  des passages grandioses et Ă  des rassemblements atteignant parfois des nombres gigantesques.

            Dans ces conditions optimales, ce phĂ©nomĂšne cyclique peut dĂ©boucher sur la prĂ©sence de millions d’oiseaux dĂ©nombrĂ©s dans des dortoirs. Mais en gĂ©nĂ©ral, le passage automnal du Pinson du Nord est rĂ©gulier. En tout cas, la durĂ©e du passage de cet oiseau chez nous est conditionnĂ©e directement par la prĂ©sence de faĂźnes, mĂȘme s’il recherche Ă©galement des semences de conifĂšres ou des baies sauvages variĂ©es. Parfois, nous pouvons donc l’attirer Ă  la mangeoire en lui prĂ©sentant des graines de tournesol dont il raffole.

            Le Pinson du Nord a Ă©tĂ© capturĂ© massivement par les tendeurs belges qui le surnomment «Pinson des Ardennes», croyant mĂȘme que cette espĂšce devait nicher sur le relief, d’oĂč son appellation wallonne de «fagnard».

            C’est un oiseau migrateur, mais ses dĂ©placements vers le sud dĂ©laissent parfois les cĂŽtes de la mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique, les oiseaux originaires de Scandinavie pĂ©nĂ©trant alors en Suisse, via l’Allemagne, pour passer les Alpes et hiverner sur ce parcours ou s’enfoncer davantage en Italie et parfois dans le sud-ouest africain.

            Actuellement, suite Ă  une bonne fructification (cyclique) des hĂȘtres, des milliers de pinsons hivernent en ForĂȘt de Soignes. En plus du Pinson des arbres, bien connu de tous, de nombreux Pinsons du Nord peuvent donc ĂȘtre observĂ©s.

            Nous avons dĂ©jĂ  eu l’occasion d’en baguer plus d’une centaine au Domaine des Silex depuis octobre.

Pinson du nord au domaine des silex
© Mario Ninanne, Pinson du Nord mùle, Domaine des Silex, 17/10/2018

© Mario Ninanne, Pinson du Nord mùle, Domaine des Silex, 17/10/2018