Lors d’un recensement dans le cadre du réseau hivernal des oiseaux d’eau (RHOE), une observation ornithologique surprenante fut réalisée au Val Duchesse (Auderghem) : la présence d’un Cormoran pygmée. Cette espèce n’avait jusqu’à présent jamais été observée à Bruxelles et c’est seulement la cinquième fois qu’elle est rencontrée en Belgique*.

Ce 12 janvier 2018, un découverte surprenante me ravit et me rappelle le Delta du Danube : la présence d’un Cormoran pygmée à proximité d’autres (grands) cormorans !
Chaque hiver, de novembre à février, des recensements des oiseaux d’eau sont réalisés sur une douzaine de sites bruxellois (et une cinquantaine de sites en janvier). La même opération est menée dans les deux autres régions du pays et dans d’autres pays européens.


Petit cormoran d’Europe du Sud-Est (pays de l’ex-Yougoslavie, Grèce, Roumanie, Bulgarie) et du Moyen-Orient (Turquie), le Cormoran pygmée atteint une taille à peine supérieure à la moitié de celle du Grand Cormoran. Il a également une silhouette bien différente : petite tête arrondie, front abrupte, bec petit, cou plus court et queue plus longue.
En plumage nuptial, il diffère par le bec et la peau faciale noirs, sa tête et son cou brun rougeâtre. Il porte également une petite huppe peu visible. Il peut également avoir en petit nombre des filoplumes blanches sur la tête, le cou (ce que présente notre visiteur depuis peu, son plumage ayant évolué en un mois ! – voir photo) et le bas des sus-caudales.
Perché, il se tient particulièrement dressé. Assez sociable, il pêche souvent en groupe (de son espèce) mais Il nage avant de plonger, comme les autres cormorans.


L’espèce niche souvent parmi des hérons et aigrettes, dans les arbres bas et touffus ou les roseaux. Son habitat est constitué de lacs et cours d’eau lents bordés de vastes marais, de zones broussailleuses ou de forêts. En dehors de la période de nidification, il fréquente parfois des lagunes saumâtres mais pas la mer.
En vol, ses battements d’ailes rapides lui donnent une allure de canard mais ils sont régulièrement entrecoupés de courts planés.
Notre visiteur hivernal est dans sa deuxième année calendaire, il passe donc son premier hiver. Il semble déjà acquérir son plumage nuptial, mais quel est son avenir ? Il a été observé régulièrement durant tout le mois de février et ce, depuis le boulevard du Souverain, car le site n’est en effet pas ouvert au public ; ce qui assure une tranquillité pour la faune locale.

  • du 29/12/2000 au 1/01/2001 à Ploegsteert (Hainaut) ;
  • 3 au 9/03/2003 à la gravière d’Hermalle-sous-Argenteau (province de Liège) ;
  • 1 au 11/06/2012, plusieurs observations d’un individu en vol en Flandre occidentale ;
  • du 18/09 au 25/10/2016 dans la vallée de l’Yser (de Blankaart) en Flandre orientale.