Photo: Wim Smeets, Calendrier de l’oiseau, 2004.
Photo: Wim Smeets, Calendrier de l’oiseau, 2004.

Un peu plus grand que la Buse variable, le Milan royal est facile à identifier: la queue est profondément échancrée. Les longues ailes étroites sont marquées d’une grande tache blanche à la face inférieure. La tête d’un blanc grisâtre est striée de sombre et le plumage est roussâtre en majeure partie. Pour nicher, le Milan royal affectionne des mosaïques de bois feuillus, bosquets et terrains dégagés à dominante herbagère. Le nid se localise souvent en lisière des forêts. Les cas de nidification recensés en Belgique sont plutôt rares (moins de 10 couples) mais l’espèce semble en légère extension mais reste très sensible à la pose d’appâts empoisonnés, cependant interdite par la réglementation cynégétique.

Car le Milan royal est un charognard autant prédateur que parasite qui essaie de s’emparer des proies des autres rapaces. En fait, c’est un médiocre chasseur qui s’intéresse principalement à des proies couchées. Loin d’être un rapace de haut vol, ce bel oiseau trouve sa nourriture à terre où tout lui est bon, surtout s’il n’a pas un grand effort à déployer: rats, campagnols, lapins, lézards et grenouilles. Il ne méprise pas les insectes, happe même les libellules au vol, glane des lombrics dans les champs, chaparde des proies dans les héronnières. Moins porté que le Milan noir à rôder sur les eaux, il y pêche aussi des poissons crevés ou malades.Milan royal_dessin de Ludo Watthée_1989
Pour toutes ces raisons alimentaires, le Milan royal niche souvent près des dépotoirs et décharges publiques d’où il rapporte chiffons ou morceaux de plastique avec lesquels il orne la cuvette de son nid. Il serait sédentaire au Pays de Galles, ailleurs, il est généralement migrateur, hivernant dans la péninsule ibérique, parfois au Maghreb.
En Belgique, les principaux cas de nidification proviennent de Haute-Belgique: Lorraine, Hautes-Fagnes et Entre-Sambre et Meuse. Pour rappel, nous avons eu la chance et le plaisir d’observer cet oiseau, survolant à faible hauteur le Domaine des Silex, pour la première fois, le 4 mars 2006. En mars 2016, deux observations de cette espèce ont été réalisées en l’espace de quelques jours au-dessus du Domaine ou à proximité.
Milan vient du latin milvus qui signifie oiseau de proie. Le terme royal vient du mot réel pour vrai Milan, à distinguer de l’autre milan, le noir, qui est plus sombre.

Natagora_projet2015_MilanRoyalRÉSOLVONS LES MYSTÈRES DU PLUS ROYAL DES RAPACES (bulletin n°305)
Le Milan royal est un des plus spectaculaires oiseaux nicheurs de Wallonie. Si l’espèce est en grave déclin dans une bonne partie de l’Europe, sa population wallonne semble en bonne santé. Cette situation nous confère une responsabilité particulière : assurer la pérennité voire le développement de ce noyau reproducteur. Pour y parvenir, Natagora cherche à financer des balises GPS solaires permettant de suivre les milans tout au long de l’année. Grâce à votre soutien, Natagora disposerait d’études concrètes pour protéger ce rapace exceptionnel.

http://www.aves.be/projetmilan