Ce petit pluvier à collier – tel qu’il fut désigné naguère – appartient à la famille des Charadriidés. Etymologiquement parlant, cette classification situe très précisément notre Petit Gravelot dans son cadre de vie. En effet, son nom scientifique lui vient de ‘charadrios‘ qui désignait déjà les Pluviers en Grec ancien et ce en rapport avec ‘charadra‘ qui se rapporte à un lit de rivière torrentielle. Et sa dénomination française de Gravelot le désigne comme étant l’oiseau des graviers.
Ce retour aux sources nous apprend donc que le Petit Gravelot porte une prédilection à un habitat naturel que lui fournissent les lits caillouteux et dénudés des rivières à régime torrentiel ou irrégulier, dont les zones de divagation offrent un choix d’îles et de bancs d’alluvions sans cesse rajeunis par les crues.
Malheureusement, l’exploitation intensive des sablières et gravières a rétréci son environnement naturel, forçant les couples nicheurs à occuper des sites artificiels à caractère industriel. Chez nous, en l’absence de biotope classique, le Petit Gravelot a plutôt profité amplement, surtout après 1950, d’une période de forte industrialisation du pays, se comportant ainsi en espèce pionnière.
Cette espèce a connu une expansion toute relative mais cependant spectaculaire, principalement à la faveur des grands travaux portuaires d’Anvers, en aval de l’Escaut. Dans ces espaces nus, parsemés de petites flaques d’eau, le Petit Gravelot et ses jeunes poussins au sobre plumage bordé de blanc et de noir, s’harmonisent mimétiquement entre les cailloux et les coquillages éparpillés. Selon les trois derniers atlas régionaux des oiseaux nicheurs (Bruxelles 2000-2004, Flandres 2000-2002, Wallonie 2001-2007), la population est estimée à quelque 440-500 couples nicheurs. Dont 6-7 couples à Bruxelles, 330-370 en Flandres et 110-140 en Wallonie.
Quelques traits marquants le différencient de ses cousins, le Gravelot à collier interrompu et le Grand Gravelot. Son cri ‘pie-ou’ est caractéristique mais également le cercle orbital jaune et l’absence de miroir blanc sur les ailes en vol. Au surplus, voilà un gravelot qui évite, à l’opposé de ses deux autres congénères, l’eau saumâtre.
Un individu fut observé lundi 23/5 dernier au Domaine des Silex sur la vasière temporaire suite à la mise en assec de l’étang. C’est donc la 168ème espèce de notre avifaune observée au Domaine des Silex et/ou au Grand Etang de Boitsfort, également propriété de la Donation royale.