Oiseau roitelet huppé
© Jos Korenromp, Calendrier de l’oiseau, 1995

Pesant Ă  peine cinq Ă  six grammes, les roitelets sont les plus petits de nos passereaux. Ils sont reconnaissables Ă  la teinte gris-olivĂątre de leur manteau. Le Roitelet huppĂ© a la couronne d’un jaune d’or, avivĂ©e d’une touche orangĂ©e chez le mĂąle. Mais le Roitelet triple-bandeau se distingue par le sourcil blanc, le bandeau noir au travers de l’Ɠil et le cimier orange, le dessus plus verdĂątre et le dessous plus blanchĂątre.

Cependant, ces caractĂšres de dĂ©termination sur le terrain sont tellement minimes que l’observateur attentif se basera plutĂŽt sur les cris et le chant pour diffĂ©rencier ces deux espĂšces, trĂšs proches l’une de l’autre par le comportement.

Tous deux sont les hĂŽtes des cimes des arbres, principalement des conifĂšres et plus spĂ©cifiquement de l’épicĂ©a, oĂč ils trouvent nourriture et abri tout au long de l’annĂ©e. Ils habitent donc les forĂȘts d’Europe, depuis la NorvĂšge et la SuĂšde jusqu’aux PyrĂ©nĂ©es, aux Alpes mĂ©ridionales et Ă  la CrimĂ©e d’oĂč ils s’étendent encore sur l’Asie Mineure et le Caucase.

Oiseau roitelet triple bandeau
© Flip de Nooyer, Calendrier de l’oiseau, 1998

La rĂ©partition de ces minuscules oiseaux Ă©pouse donc celle des conifĂšres touffus Ă  petites aiguilles. De ce fait, ils sont rĂ©pandus sur l’ensemble de la Haute-Belgique, mais ailleurs leur aire de reproduction est plus dispersĂ©e. Ils sont relativement prĂ©sents dans une bonne partie de la Campine, des Brabants, ainsi qu’en Flandre sablonneuse et le long du versant sambro-mosan de la Hesbaye. Leur nidification est nettement plus ponctuelle et mĂȘme irrĂ©guliĂšre dans le reste du pays. L’habitat de ces deux espĂšces est le mĂȘme lĂ  oĂč la cohabitation est possible.

Au XIXĂšme siĂšcle, le roitelet n’était pas encore connu comme nicheur en Belgique. La population belge actuelle de Roitelet huppĂ© est Ă©valuĂ©e Ă  quelque nonante mille couples nicheurs, dont 60% concentrĂ©s en Haute-Belgique oĂč les densitĂ©s sont particuliĂšrement Ă©levĂ©es dans le Condroz, la Famenne et surtout en Ardenne. Pour le Roitelet triple-bandeau, l’estimation est de quelque cinquante-trois mille couples dont 95% en Wallonie. Les Ardennes reprĂ©sentent son biotope prĂ©fĂ©rĂ©.

La nidification a lieu, Ă  bonne hauteur, dans les rĂ©sineux, mais la construction d’un petit nid sphĂ©rique peut ĂȘtre dĂ©couverte dans le lierre couvrant le tronc d’un arbre. Comme d’autres espĂšces Ă©troitement liĂ©es aux conifĂšres, les roitelets ont profitĂ© de l’extension de leur plantation. Non seulement cette politique forestiĂšre leur fut favorable pour leur installation et leur progression, mais ils ont pu profiter d’une moindre frĂ©quence d’hivers rigoureux auxquels ils sont trĂšs sensibles.

            Les Roitelets huppĂ©s nichant en Belgique semblent demeurer sĂ©dentaires. Par contre, beaucoup d’oiseaux du nord et de l’est de l’Europe passent ou viennent hiverner chez nous, surtout Ă  l’occasion d’invasion de cette espĂšce venue de Finlande, de Pologne ou du Danemark.

Par contre, la population nicheuse de Roitelet triple-bandeau migre majoritairement vers l’Europe mĂ©ridionale oĂč elle choisit ses quartiers d’hiver. Quant aux individus qui persistent Ă  passer l’hiver dans nos contrĂ©es tempĂ©rĂ©es, le givre leur est souvent fatal en les rĂ©duisant Ă  la famine, ainsi que les longues nuits glacĂ©es qui Ă©puisent rapidement les calories du minuscule organisme.

Oiseau roitelet

Parade nuptiale : inclinaison de la tĂȘte pour mettre en valeur la coloration des plumes hĂ©rissĂ©es.