PlutĂŽt que de parler, en ce dĂ©but d’annĂ©e, d’un papillon en particulier, je vais plutĂŽt vous donner des informations relatives Ă  la façon de passer l’hiver de quelques  joyaux ailĂ©s volant dans notre rĂ©gion.

Cette hivernation varie beaucoup en fonction des espĂšces.

Pour les Papilionidae, le Machaon (Papilio machaon) ou le FlambĂ© (Iphiclides podalirius) qui vole dans le sud de la Belgique, c’est la chrysalide qui hiverne. Au moment de se chrysalider la chenille cherche un endroit pour se mĂ©tamorphoser, souvent fort bien cachĂ©, et elle y passe l’hiver pour donner naissance au papillon au printemps suivant.

Pour les Pieridae, papillons blancs en gĂ©nĂ©ral, c’est la mĂȘme technique que pour le Machaon. Exception pour le Citron (Gonepteryx rhamni), qui fait partie de la mĂȘme famille que les papillons blancs, c’est le papillon qui hiverne. Il se dissimule le plus possible, et dĂšs que la tempĂ©rature remonte un peu et qu’il y a du soleil, il ressort voler un peu Ă  la recherche de nourriture. Il s’accouple d’ailleurs aprĂšs l’hivernation. Le Citron a d’ailleurs un cycle de vie, Ă  l’état d’imago, de prĂšs d’une annĂ©e. L’Aurore (Anthocharis cardamines) hiverne Ă  l’état de chrysalide, un peu comme le Machaon, bien dissimulĂ©e.

Pour les Nymphalidae, Le Paon du jour (Inachis io), le Vulcain (Vanessa atalanta), la Belle Dame (Vanessa cardui), la Petite Tortue (Aglais urticae), ou le Robert le Diable (Polygonia c album), c’est Ă©galement l’imago qui hiverne et sort, Ă  l’image du Citron, dĂšs l’apparition de conditions mĂ©tĂ©o favorable. Pour le Le Tabac d’Espagne (Argynnis paphia) et le Grand Mars changeant (Apatura iris), qui font partie de la mĂȘme famille, ce sont les petites chenilles, mesurant 2 Ă  3 millimĂštres qui passent l’hiver dans de la mousse au pied de leur plante nourriciĂšre les Violettes (Viola), accrochĂ©e Ă  un rameau de Saule marsault (Salix capraea) pour le Grand Mars changeant. Elles sortent de leur hivernation au printemps. Pour la Carte GĂ©ographique (Arascnia levana), se sont les chrysalides qui hivernent.

Pour les Satyridae, le Tircis (Parage aegeria) peut hiverner soit Ă  l’état de chenille soit sous forme de chrysalide, le Myrtil (Maniola jurtina), le Tristan (Aphantopus hyperantus) et l’Amaryllis (Pyronia tithonus) hivernent Ă  l’état de petites chenilles.

Pour les Lycaenidae, L’AzurĂ© des Nerpruns (Celastrina argiolus) hiverne Ă  l’état de chrysalide,
L’Argus bleu (Polyommatus icarus) et le CuivrĂ© commun (Lycaena phlaeas) hivernent Ă  l’état de petites chenilles.

En ce qui concerne les HĂ©tĂ©rocĂšres (papillons de nuit), l’hivernation se fait Ă©galement Ă  diffĂ©rents Ă©tats, les Sphinx (Sphingidae) hivernent Ă  l’état de chrysalide parfois enfoncĂ©e profondĂ©ment sous terre, les Ă©cailles (Arctiidae) hivernent souvent Ă  l’état de chenilles et pour les autres familles (Noctuidae, GĂ©omĂ©tridae, Notodontidae, Lymantriidae et Lassiocampidae) l’hivernation varie en fonction des espĂšces.

Comme vous pouvez le lire, il n’y a pas de rĂšgle gĂ©nĂ©rale et chaque espĂšce hiverne depuis la nuit des temps de la mĂȘme façon. Peut-ĂȘtre que les modifications climatiques apporteront des modifications Ă  cette situation, mais heureusement nous ne sommes pas encore arrivĂ©s  à cela.

Si vous souhaitez plus d’informations relatives aux papillons, n’hĂ©sitez pas Ă  consulter mes deux deux sites internet :

La majorité des papillons de la région bruxelloise y sont repris.

– Auteur: Georges Verhulst