Aglais io, en latin. Cette espèce de papillon fait partie de la famille des Nymphalidae et de la sous-famille des Nymphalinae. Le nom du genre « Aglais », dont fait également partie Aglais urticae (la Petite tortue), signifie « beauté, splendeur » en grec. C’est un rhopalocère, c’est-à-dire un papillon de jour.

Le Paon-du-jour est répandu et commun partout en Europe, sauf dans le grand nord, il peut s’observer du niveau de la mer jusqu’à plus de 2 000 mètres d’altitude. Il pratique des migrations locales les années chaudes, pouvant l’amener dans l’extrême Nord de l’Europe, et très occasionnellement dans le Nord de l’Afrique. Il peut s’observer dans pratiquement tous les biotopes.

Le papillon mesure de 5 à 6 cm d’envergure. On peut facilement le reconnaître grâce à ses ocelles présentes sur le recto des ailes qui font penser à des plumes de paon (d’où son nom vernaculaire). Au moindre danger le papillon ouvre les ailes, et sa couleur vive peut effrayer de petits prédateurs.
Le verso des ailes est brun foncé, ce qui le rend très discret lorsqu’il se pose.

Le papillon vole en principe chez nous en une seule génération, mais avec le changement climatique, on
peut observer une seconde génération. Cette année en particulier, une deuxième génération a pu s’observer et était très abondante. Les papillons passent l’hiver dans des lieux sombres et frais, tels des granges, des grottes, des greniers, des abris de jardin…

J’ai observé une année à WatermaelBoitsfort 2 imagos qui passaient l’hiver dans mon abri de jardin. Au moindre réchauffement durant l’hiver, le papillon peut se réveiller, voler, chercher de la nourriture et ensuite replonger dans sa quiétude hivernale. Comme les imagos passent l’hiver, ils peuvent s’observer pratiquement toute l’année.

La ponte s’effectue sous les feuilles des orties, plante nourricière principale des chenilles. La ponte
est souvent très abondante, on peut dénombrer plus de 400 œufs, qui mesurent environ 3 millimètres, et sont de couleur vert pâle.
Les chenilles apparaissent une quinzaine de jours après la ponte et commencent aussitôt à se nourrir. Elles se rencontrent de mai à septembre en colonies groupées sur des massifs d’orties sur lesquelles elles se nourrissent presque exclusivement. Mais un voisin de Monique Hars, André Braconnier a observé un groupe de chenilles qui mangeaient du houblon (Humulus lupulus) à Wezembeek-Oppem. Cette observation a été faite en août, une période où beaucoup de plantes commencent à se dessécher. Le houblon était toujours bien vert.
Cette personne a tenté de nourrir les chenilles avec des orties mais les chenilles l’ont refusé. Les chenilles qui débutent leur alimentation avec une certaine plante, refusent souvent une autre plante durant leur croissance. Ce qui n’est pas le cas pour toutes les espèces, certaines passent facilement d’une plante à une autre.

Elles sont tout d’abord de couleur vert foncé et virent progressivement au noir brillant, orné de soies épineuses avec des points blancs sur chaque segment. Elles sont grégaires jusqu’à l’avant dernière mue, et terminent leur croissance séparément. Elles mesurent environ 4 centimètres à la fin de leur croissance. A ce moment elles cherchent un support pour se suspendre et se chrysalider. Elles se fixent avec leurs dernières paires de pattes et se laissent pendre la tête vers le bas.

Après environ deux jours, elles passent de l’état chenille à chrysalide. La couleur de la chrysalide est tout d’abord vert pomme et certaines deviennent grises. Après environ deux semaines les papillons éclosent.

Ce papillon n’est pas en danger actuellement, mais le fauchage systématique des orties et sa présence régulière sur les orties bordant les champs pulvérisés pourrait réduire les populations.

Auteur : Georges Verhulst
Photos © Georges Verhulst

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