La Gallinule poule-d’eau Gallinula chloropus est une espĂšce ‘connue’ de tous et quasi omniprĂ©sente dans presque tous les milieux aquatiques mĂȘme proches des habitations. Elle est souvent confondue avec la Foulque macroule.

Elle prĂ©sente une grande variabilitĂ© dans son comportement ‘social’ en pĂ©riode de reproduction, tantĂŽt farouche, tantĂŽt familier. Si parfois seul son cri sonore retentit dans un marais dense oĂč elle est difficilement dĂ©tectable, c’est quasiment Ă  dĂ©couvert, parmi les humains, qu’elle mĂšne Ă  bien sa reproduction.

La premiĂšre moitiĂ© de son plumage est noir ardoise, ensuite brun aprĂšs une ligne blanche le long des flancs. Son bec est rouge vif avec la pointe jaune. Elle arbore ainsi les trois couleurs de notre drapeau national. Elle prĂ©sente de longues pattes vert clair avec de longs orteils. Cela lui permet de se dĂ©placer sur un sol vaseux sans trop s’y enfoncer mais ne l’aide pas pour la nage qui semble toujours lui demander un effort important. Par contre, elle grimpe aisĂ©ment dans les branches basses des arbres et buissons.
Le hochement saccadĂ© et nerveux de sa queue plutĂŽt longue, dĂ©voile le blanc pur de ses sous-caudales et est trĂšs typique, que ce soit en nageant ou en marchant. Ce caractĂšre la distingue de la Foulque macroule qui partage avec elle le mĂȘme habitat, malgrĂ© une concurrence parfois trĂšs agressive de
cette derniĂšre.

La Gallinule peut occuper toutes les piùces d’eau, quelle que soit leur superficie, si elle est pourvue d’une
vĂ©gĂ©tation rivulaire bien dĂ©veloppĂ©e notamment de joncs, de roseaux, des massettes ou de buissons. Elle frĂ©quente aussi les bois humides et les prairies inondĂ©es. Elle s’est adaptĂ©e Ă  l’humain et colonise de nombreuses piĂšces d’eau artificielles (Ă©tangs de pĂȘche, bassins de dĂ©cantation, bassins d’orage
) mĂȘme aux abords trĂšs frĂ©quentĂ©s comme dans les parcs urbains.

Son régime alimentaire est mixte, en partie carné (insectes aquatiques et larves, vers, limaces, escargots
tĂȘtards
) et en partie vĂ©gĂ©tal. La Poule d’eau construit son nid sur une plateforme flottante parmi les plantes palustres ou Ă  terre dissimulĂ© dans la vĂ©gĂ©tation dense. Mais il peut aussi ĂȘtre perchĂ© sur une branche basse surplombant l’eau.

La ponte compte gĂ©nĂ©ralement 6 Ă  8 oeufs que les deux genres couvent. Les jeunes sont nidifuges (= marchent et nagent dĂšs leur premier jour) et volent vers l’ñge de sept semaines. Les poussins ressemblent Ă  ceux de la Foulque macroule, noir Ă  bec rouge mais sans la collerette jaunĂątre. En cas de seconde nichĂ©e, les jeunes de la premiĂšre nourrissent parfois ceux de la seconde. Le plumage des jeunes de l’annĂ©e est brun avec le menton et la gorge blanchĂątre, de mĂȘme que le bec. Ainsi il est possible de les distinguer d’un adulte jusqu’à la fin de l’hiver.

La Gallinule vole aisĂ©ment, mĂȘme si elle prend un Ă©lan, mais est peu dĂ©monstrative. L’espĂšce niche dans une grande partie du PalĂ©arctique, Ă  l’exception des rĂ©gions borĂ©ales, oĂč l’essentiel de la population s’étend des Pays-Bas Ă  l’Espagne. L’effectif continental est stable et est Ă©valuĂ© entre 0,9 et 1,7 millions de couples. Les populations autour de la Belgique sont estimĂ©es entre 200 000 et 400 000 couples en France, autant en Allemagne, 40 000 Ă  55 000 couples aux Pays-Bas et quelque 400 Ă  600 couples au grand-duchĂ© du Luxembourg. La population belge est estimĂ©e entre 10 000 et 20 000 couples, dont quelque 6 000 en Wallonie, oĂč elle est peu prĂ©sente dans les Ardennes (eaux plus acides et pauvres en nutriments). À Bruxelles, l’espĂšce compterait quelque 200 couples principalement dans les communes de la deuxiĂšme couronne (marais de Jette-Ganshoren, vallĂ©e de la Woluwe, divers portions de la Senne et les parcs avec plans d’eau). Dans l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique de 1973-1977, les effectifs Ă©taient estimĂ©s Ă  quelque 41 000 couples ! La raison de la nette diminution pourrait ĂȘtre la rĂ©gression des milieux favorables, notamment des petites mares qui ont disparu, l’artificialisation des rives de cours d’eau, de mĂȘme que l’accroissement d’activitĂ©s de loisir (kayak et/ou pĂ©dalo). Les populations nordiques migrent vers des quartiers d’hiver moins exposĂ©s au gel.

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